Connue et pratiquée depuis des millénaires, l’apithérapie fait peu à peu son retour.
On déchiffre pour vous les bases de l’apithérapie et l’usage des différents produits de la ruche…
Qu’est-ce que l’apithérapie ?
L’apithérapie (du latin « apis », signifiant « abeille ») est la technique préventive ou curative à l’aide de produits sécrétés, récoltés ou transformés par les abeilles. Elle s’appuie sur les produits de la ruche comme le miel, la propolis, le pollen, la cire, ainsi que la gelée royale. Elle peut également utiliser le venin d’abeille à des fins diététiques et thérapeutiques.
Les études, et notamment dans différents centres hospitaliers à travers le monde, ont démontré des effets thérapeutiques positifs.
Savez-vous que… ? Les plus anciennes traces d’utilisation d’apithérapie remontent à plus de 6 000 ans en Inde. En 3500 av. J.C. une tablette sumérienne relate l’usage de miel pour guérir les plaies.
Enfin, il faut noter que les produits de la ruche sont naturels et considérés comme des aliments et non des médicaments.
Les principaux produits de la ruche
Le Miel
Le miel est une substance sucrée élaborée par les abeilles à miel à partir de nectar ou de miellat. Il contient 80% de sucres, ainsi que vitamines, des minéraux, des antioxydants, des enzymes, des acides aminés… Ce produit de la ruche a des propriétés antiseptiques, antibactériennes et cicatrisantes. [1][2][3]
Il existe différentes sortes de miel. En effet, il y a du miel monofloral (miel d’Oranger, de Tilleul, de Lavande, d’Eucalyptus, de Pin, d’Acacia, etc…) ainsi que polyfloral (miel de plaine, de montagne, de fleurs, etc.).
Il s’agit d’un des meilleurs sucres rapides dont les composés sont facilement assimilables (avec 30 à 50% de fructose). Mais c’est avant tout un allié dans la prévention et le traitement des pathologies ORL saisonnières comme la toux.
Savez-vous que… ? Plus un miel est liquide, et plus il contient de fructose.
Enfin, le miel s’utilise très bien en combinaison avec des huiles essentielles que l’on nommera plus couramment Aromiels. Consultez un professionnel de la santé avant tout usage d’huile essentielle.
Savez-vous que… ? Le miel de Manuka provient de Nouvelle-Zélande. On lui prête une exceptionnelle activité antimicrobienne de par sa richesse en metilglioxal.
On ne connaît pas de risque particulier. Cependant, on évitera de consommer trop de miel (même si c’est probablement le meilleur des sucres) pour des raisons évidentes liées à la glycémie. Les personnes présentant des allergies connues aux produits de la ruche devront se montrer vigilantes en évitant d’en consommer.
La Propolis
Substance résineuse sécrétée par les arbres pour se protéger, elle est récoltée par les abeilles sur les bourgeons ou les écorces. Même si, en Europe, les récoltes proviennent essentiellement de la résine issue des bourgeons de peupliers, elles peuvent également être issues de celle des écorces de résineux, de bourgeons de saules, de bouleaux, de chênes, de frênes, etc. Ramollie à l’aide des sécrétions salivaires, la résine est ensuite mélangée à un peu de cire pour obtenir la propolis.
Savez-vous que… ? Une colonie d’abeilles ne produit que 100 à 300 g de propolis par an.
Elle montre des propriétés antiseptiques, antivirales, antifongiques, hépatoprotectrices, antiulcéreuses, analgésiques, cicatrisantes… La propolis est un allié de choix en cas de maladies infectieuses (surtout bronchiques ou ORL) ou de faiblesse immunitaire. On trouve également plusieurs études sur l’impact de la propolis sur l’activité tumorale.
Attention ! Vous ne devez pas prendre de propolis si vous présentez une allergie aux produits de la ruche. De plus, de par la présence de substances récoltées sur les arbres pour la confectionner, il existe un risque d’allergies croisées avec des résines ou des huiles essentielles. Enfin, parce que le risque de développer une allergie à la propolis dépend la durée de prise, il ne faut pas l’utiliser plus de 2 à 3 semaines de suite.
Les autres produits utilisés en apithérapie
La gelée royale
Les glandes hypopharyngiennes et mandibulaires des abeilles ouvrières secrètent la gelée royale, entre le 5ème et le 14ème jour de leur existence.
On considère notamment la gelée royale comme immunostimulante, hypocholestérolémiante et anti-artéritique. Des scientifiques japonais ont également démontré une activité oestrogénique améliorant les symptômes de la ménopause. [4]
On peut l’utiliser en cures préventives annuelles.
Le pollen
Il a des actions bénéfiques sur le système digestif (régularise les troubles fonctionnels), cardio-vasculaire et génito-urinaire (prostate, cystite). Il a également démontré une efficacité en dermatologie et en ophtalmologie. [5]
Là encore, on peut l’utiliser en cures annuelles.
Le venin
Le venin est utilisé pour soigner les affections rhumatismales (arthrites, arthrose, myalgie, etc.), certaines maladies inflammatoires, la sclérodermie ou encore la sclérose en plaques. Des observations réalisées à San Francisco auraient même démontré une efficacité sur les personnes atteintes de Parkinson en freinant la dégénérescence des neurones. [6]
Un professionnel de santé administre le venin sur les zones à traiter soit directement via les piqûres d’abeilles, soit dilué à l’aide de seringues. En effet, pour cette seconde pratique, on sait aujourd’hui extraire le venin sans tuer l’abeille.
Savez-vous que… ? Lorsqu’une abeille pique, elle meurt. Aussi, puisque leur existence est de plus en plus menacée, refusez les piqûres faites directement par les abeilles…
On trouve du venin d’abeille dans diverses préparations comme les crèmes, lotions, gouttes, etc. Mais notez qu’à ce jour il n’y a pas eu d’études contrôlées chez l’homme (seulement des observations).
Savez-vous que… ? En homéopathie, la souche Apis Mellifica est issue d’une teinture-mère dans laquelle a macéré l’abeille ouvrière, dans son intégralité (dard et venin compris). Traditionnellement, on utilise cette souche homéopathique pour traiter des symptômes typiques survenant après la piqûre d’une abeille, soit les douleurs liées aux piqûres, aux brûlures, ainsi que les œdèmes.
Attention ! Ce produit de la ruche est le plus dangereux à utiliser, surtout de façon directe avec les piqûres d’abeilles. Ne le faites qu’en présence et sous contrôle d’un médecin car il y a eu des cas d’arrêts cardiaques liés à cette pratique et à l’injection de venin d’abeille.
Risques et contre-indications de ces autres produits de la ruche
Les personnes allergiques et/ou asthmatiques devront bien entendu, être vigilantes et éviter la consommation des produits de la ruche, sauf accord de votre médecin.
Enfin, pour des raisons évidentes, on vous rappelle qu’il faut prendre d’extrêmes précautions avec le venin d’abeilles et les allergènes qu’il contient. Ne le faites qu’après avoir recueilli l’aval de votre médecin et sous son contrôle.
Dans tous les cas, veuillez demander conseil auprès d’un professionnel de santé spécialisé en apithérapie. N’oubliez pas que ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il est exempt de danger !
Notes scientifiques :
[1] Cooper RA, Molan PC, Harding KG., « Antibacterial activity of honey against strains of Staphylococcus aureus from infected wounds », J R Soc Med., vol. 92, no 6, 1999, p. 283-5.
[2] Chan CW, Deadman BJ, Manley-Harris M, Wilkins AL, Alber DG, Harry E., « Analysis of the flavonoid component of bioactive New Zealand mānuka (Leptospermum scoparium) honey and the isolation, characterisation and synthesis of an unusual pyrrole », Food Chem., vol. 141, no 3, 2013, p. 1772-81.
[3] Attipou K., Anoukoum T., Ayite A., Missohou K., James K., « Traitement des plaies au miel : expérience du CHU de Lomé », Médecine d’Afrique Noire, 1998, 45 (11).
[4] Mishima S, Suzuki KM, Isohama Y, Kuratsu N, Araki Y, Inoue M, Miyata T. Royal jelly has estrogenic effects in vitro and in vivo. J Ethnopharmacol. 2005 Oct 3;101(1-3):215-20.
[5] What kind of conditions are treated with apitherapy?, American Apitherapy Society, USA. www.apitherapy.org
[6] Daniel Alvarez-Fischer, Carmen Noelker, Franca Vulinović, Anne Grünewald, Caroline Chevarin, Christine Klein, Wolfgang H. Oertel, Etienne C., Patrick P. Michel, Andreas Hartmann. Bee Venom and Its Component Apamin AS Neuroprotective Agents in a Parkinson Disease Mouse Model. PLoS One. 2013; 8(4): e61700.Published online 2013 Apr 18. doi: 10.1371/journal.pone.0061700
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