Connaissez-vous le Shinrin Yoku, la sylvothérapie telle qu’elle a été développée au début ?

Dernièrement, on a mis en lumière la sylvothérapie telle que pratiquée en France, en enlaçant les arbres. Mais il nous semblait important de vous présenter la sylvothérapie originale, venue du Japon : le Shinrin Yoku.

 

L’art du Shinrin Yoku

Car oui, au Japon, on élève presque au rang d’art le Shinrin Yoku, dont le terme fut inventé en 1982 par Tomohide Akiyama, Ministre de l’Agriculture, de la Sylviculture et de la Pêche.

Savez-vous que… ? Au Japon, deux religions officielles se côtoient : le shintoïsme et le bouddhisme, pour lesquelles le divin habite la forêt.

« Shinrin » signifie « forêt » et « Yoku » veut dire « bain », le Shinrin-Yoku consiste donc à un bain de forêt. Cela permet de profiter des sons de la nature, du parfum des arbres, de la douceur du soleil filtrant au travers des branches…

Savez-vous que… ? Près des deux tiers du Japon sont recouverts de forêts. Guère étonnant alors que la sylvothérapie ait émergée au pays du Soleil levant…

On se sert de ses sens pour s’immerger dans la nature et profiter de ses bienfaits. On prend le temps d’humer l’air, de caresser les essences de bois aux écorces si différentes, d’observer les couleurs changeantes des feuilles et leur façon de s’agiter dans l’air, d’entendre le souffle du vent ou le chant des oiseaux…

 

Les bienfaits observés par le Dr Qing Li

Dès 1982, au Japon, entre en vigueur un programme sanitaire national en faveur du bain de forêt. En 2006, l’agence forestière japonaise désigne la forêt naturelle d’Akasawa comme base de la sylvothérapie.

Pour le Dr Qing Li, les bénéfices du Shinrin Yoku ne sont plus à démontrer. Et contrairement à ce que peuvent prétendre certains, ces résultats ont été prouvés scientifiquement à Iiyama. Cela permet de : diminuer le stress et la tension artérielle, améliorer la fonction cardiovasculaire et le métabolisme, diminuer la glycémie, favoriser la relaxation, améliorer la concentration et la mémoire, redonner de l’énergie et de la vitalité, renouer avec la bonne humeur, contrer la dépression, abaisser le seuil de douleur, faciliter la perte de poids, renforcer le système immunitaire… Autant de syndromes et de maladies qui atteignent une grande part de la population.

Savez-vous que… ? En 1984, le biologiste américain E. O. Wilson a popularisé le terme de « biophilie », renvoyant à l’amour du vivant. Pour le scientifique, l’humain ayant évolué dans la nature, les êtres éprouvent un besoin biologique de se reconnecter à elle.

L’OMS considère le stress comme l’épidémie du XXI^e siècle (or Covid…). Mettre en place des solutions, envisager des programmes qui permettent de maintenir l’anxiété et la dépression à des taux respectables, représente un enjeu important pour l’avenir.

 

Les vertus des arbres et des phytoncides

En 1950, 746 millions de personnes vivaient en milieu urbain. En 2014, on en comptait 3.9 milliards, et le besoin de se reconnecter à la nature n’a jamais été si présent.

On savait déjà que l’air en forêt s’avérait plus riche en oxygène que les niveaux constatés en ville. Mais l’air de la forêt regorge également de phytoncides.

Savez-vous que… ? Les phytoncides sont des huiles naturelles faisant partie du système de défense des arbres. Ils les libèrent pour se protéger des parasites, bactéries et champignons.

Les arbres utilisent aussi les phytoncides pour communiquer entre eux. La concentration dans l’air en phytoncides dépend de différents facteurs, comme les variations de température. On considère que la concentration en phytoncides est la plus élevée quand la température se situe aux abords des 30°C.

Les phytoncides varient en fonction des essences dont ils proviennent. Les résineux et les conifères (pins, épicéas, cèdres) produisent les plus grandes quantités de phytoncides. Les odeurs que nous percevons en forêt sont dues aux terpènes composant les phytoncides : l’alpha-pinène (parfum frais de pin), le bêta-pinène (senteur d’herbe, comparable à l’aneth), le camphène (l’odeur des résineux), et le D-limonène (parfum citronné).

Les études menées par le Dr Qing Li ont prouvé que c’est (en partie) l’exposition aux phytoncides qui apportait toutes leurs vertus aux bains de forêt.

 

Comment pratiquer le Shinrin Yoku ?

Contrairement à la sylvothérapie pratiquée majoritairement en France, où l’on « câline » un arbre, il n’en est pas question dans l’art du Shinrin Yoku. Et comme nous vous l’expliquions dans un précédent article, le « tree hugging » ne nous paraît pas la plus judicieuse ni la plus juste des pratiques.

Vous devez commencer par vous trouver un endroit qui vous convienne. Un coin abritant de nombreux feuillus ou plutôt des résineux ? Un endroit au parfum prononcé de terre et d’humus ? Un lieu proche d’un ruisseau ? De quoi avez-vous besoin ?

Ensuite, pratiquez en forêt une activité de votre choix qui vous aidera à vous détendre :

• La marche: mais sans avoir en tête de marcher tant de temps, ou de parcourir tant de kilomètres. De toute façon, là où vous irez n’importe pas. Ce qui compte c’est l’endroit où vous vous trouvez. Prenez le temps de contempler et de ressentir.
• Le yoga, le Tai Qi, le Qi Gong, la méditation… : autant de pratiques relaxantes dont vous pouvez multiplier les effets en les réalisant en forêt.
• L’observation des plantes: si vous souhaitez vous immerger davantage dans le monde des végétaux.
• Le pique-nique: manger en forêt peut vous octroyer une pause plus profitable encore, à condition de se trouver en compagnie de personnes calmes (qui ne parlent pas trop fort, par exemple). Mais attention à laisser la forêt aussi propre en partant qu’en arrivant.

Rien ne vous interdit de trouver la bonne pratique qui vous fera le plus de bien. Vous pouvez aussi opter pour la lecture : un bon livre dont on parcourt les pages au pied d’un arbre… Vous connaissez mieux ?

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