Dans L’art et la science de se souvenir de tout, Joshua Foer dépeint le fonctionnement de la mémoire. Il enseigne également de quelle façon l’entraîner, par imagination plus que par apprentissage.
Tout homme, a fortiori s’il est gros lecteur, souhaite secrètement l’existence de quelque formule miracle qui permettrait de laisser échapper le moins d’informations possibles. Ce que l’on sait moins, c’est que notre époque donne lieu à des championnats de mémorisation dans lesquels s’affrontent les plus doués.
Peu connaissent l’organisation de championnats nationaux et internationaux de mémorisation comportant de redoutables défis, par exemple la mémorisation de deux paquets de cartes en moins de cinq minutes ou l’apprentissage d’un long poème en moins de quinze minutes ? Il existe aussi des champions dont les médias ne parlent jamais. Pourtant, on devrait porter sur la place publique leurs exploits tant ils font honneur à ceux qui les pratiquent. Les meilleurs, impressionnants, donnent le sentiment de ne rien oublier de tout ce qu’ils lisent et apprennent.
Journaliste indépendant, Joshua Foer a mené une passionnante enquête auprès de ces champions de la mémorisation, devenant de fait un expert puisqu’il a réussi à gagner le championnat des États-Unis. On espère, en abordant cet ouvrage, apprendre des recettes qui permettraient de devenir soi-même un ces athlètes. Or, il y a loin de la coupe aux lèvres. Le principe des palais de mémoire, qui permet de structurer et de stocker « les informations dont la teneur et l’ordre nous sont moins naturels » (p. 101) n’est manifestement pas à la portée du premier venu.
Joshua Foer, L’art et la science de se souvenir de tout, Champs Sciences, Flammarion, 2017, 304 pages, 8€
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