Les nouvelles technologies se creusent une place de plus en plus importante dans notre société et nos habitudes. Au-delà des nouvelles implications sur notre quotidien, les casques de réalité virtuelle sont déjà liés à l’apparition d’un nouveau trouble : la cybercinétose.
La cybercinétose, qu’est-ce ?
La cybercinétose (ou cybersickness) désigne les troubles de la perception liés au port du casque de réalité virtuelle (casque VR). Ce nouveau phénomène est analogue au mal des transports (avion, bateau, voiture) connu sous le nom de cinétose.
La cybercinétose est notamment due à la latence (évaluée entre 50 à 200 millisecondes avec les technologies actuelles) des délais entre les mouvements du corps et leur reproduction dans le casque. Ce qui introduit de ce fait des perturbations neuro-physiologiques.
La distance entre le casque et les yeux étant réduite, le faible taux de rafraîchissement des images, ainsi que leur qualité moyenne ou le chevauchement des champs visuels droit et gauche, créent des distorsions. Le cerveau n’est pas capable d’interpréter correctement cette chaîne action-perception.
Outre la cybercinétose, un autre trouble survient…
En effet, ces casques de réalité virtuelle introduisent également un autre problème : le conflit entre les sens. Par exemple, vous marchez mais le casque vous montre en train de courir. Cela engendre un trouble multi-sensoriel. Il y a une incompréhension entre ce que voient vos yeux, vos mouvements physiques et l’interprétation qu’en fait votre cerveau. Vos sens entrent donc en conflit.
Nos sens sont habitués à détecter nos mouvements relatifs, notamment parce qu’ils sont dépendants d’un référentiel. Nos sens, complémentaires, savent bien gérer le monde quotidien dans lequel nous évoluons. Mais en introduisant de nouveaux référentiels, le couple sensori-moteur n’est plus en capacité de l’interpréter. Est-ce qu’une adaptation du cerveau ou une évolution technologique du casque virtuel permettra de corriger ce problème ? Rien n’est moins sûr.
En attendant les chercheurs essaient de réduire les problèmes de cybercinétose avec des astuces : nez virtuel entre les champs gauche et droit, création d’un repère fixe ou via des scénarios limitant les mouvements saccadés…
Au-delà du problème de cybercinétose engendré par ce genre d’appareil…
La question qu’on est en droit de se poser est la suivante : quel impact ce genre de technologie produit sur les yeux ? On a déjà démontré par le passé que la luminosité des écrans LED était néfaste pour les yeux.
De plus, les utilisateurs (et les ophtalmologues) ont d’ores et déjà relevé des phénomènes de dissociation entre les processus de convergence–accommodation après l’utilisation de casques de réalité virtuelle. Cependant, il est encore trop tôt pour connaître l’effet à long terme sur les yeux. Un médicament est testé pendant 10 à 15 ans avant de recevoir les autorisations pour sa mise sur le marché. Mais on ne demande aucune analyse pour toutes les nouvelles technologies qui arrivent en nombre…
En attendant des études sérieuses (et indépendantes), faire preuve de bon sens et appliquer le vieil adage : deux précautions valent mieux qu’une.
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