Bien souvent, lorsque des parents choisissent la future chambre de leur enfant, ils ne pensent qu’à l’aspect esthétique. Mais d’autres critères devraient être pris en compte…
Dans les premiers mois de sa vie, un bébé passe le plus clair de son temps en intérieur. Et plus spécifiquement dans sa chambre… Le sommeil est une des activités principales d’un bambin. Il apparait donc évident que la qualité de l’environnement intérieur est un facteur essentiel pour que son développement se fasse dans de bonnes conditions, sans trop de pollution. Bien entendu tous les conseils donnés dans cet article peuvent s’étendre à tout votre intérieur et pas seulement à la chambre de bébé…
La pollution dans la chambre de bébé
Vous en avez sûrement déjà entendu parler ? Une des plus importantes sources de pollution de nos intérieurs modernes provient des COV, les composés organiques volatiles. Ces molécules, extrêmement volatiles, sont entre autres dégagées par certains solvants, dégraissants, colles, etc. Vous pensez que cela ne vous concerne pas, mais ces COV sont présents dans de nombreux matériaux : cloisons, isolants, portes, fenêtres, revêtements de sol, mur et plafond, peintures, colles.
Depuis le 1er septembre 2013, tous les produits de construction et de décoration vendus sur le sol français et destinés à un usage intérieur doivent arborer une nouvelle donnée. On recherche et mesure à cette fin les dix polluants volatils parmi les plus toxiques : le folmaldéhyde, l’acétaldéhyde, le toluène, le xylène, le tétrachloroéthylène, le triméthylbenzène, le 1,4-dichlorobenzène, l’ethylbenzène, le 2-butoxyéthanol et le styrène.
Savez-vous que… ? On connaît le formaldéhyde (ou formol) pour provoquer irritations et inflammations des voies respiratoires, des yeux et de la peau, ainsi que des troubles neurologiques (migraines, nausées, fatigue, vertiges). Le CIRC a même classé le formaldéhyde comme « cancérogène avéré » (groupe 1) en 2004.
Peut-être avez-vous déjà vu des étiquettes apparaître sur les boîtes de parquet stratifié ou sur les pots de peinture ? Elles servent à signaler le niveau de COV émis par les composants du matériau. Pour votre intérieur, et plus spécialement pour la chambre de votre enfant, veillez à toujours choisir le produit émettant le moins de COV, c’est-à-dire une étiquette A+. Le mieux ? Les produits d’origine naturelle comme une peinture à la chaux ou à l’argile, un parquet en bois massif ou en liège, etc.
Dans la chambre de bébé, on veille aussi à utiliser des meubles sains
Vous venez de voir que vous n’avez pas besoin d’être un AS du bricolage pour pouvoir identifier facilement une des principales sources de pollution dans votre intérieur. Mais cette disposition d’étiquetage ne vise à l’heure actuelle que les matériaux.
Savez-vous que… ? Une odeur très forte après le déballage d’un meuble doit tout de suite vous faire penser à la présence massive de COV !
Sachez que les fabricants ont l’obligation légale de faire figurer de manière visible les matériaux composant le meuble.
Très souvent, vous pourrez lire « panneaux de particules » ou « panneaux de fibres » dans la composition des meubles. Ces mentions doivent déjà éveiller votre vigilance : ces panneaux sont assemblés à l’aide de colles (et parfois d’autres adjuvants) qui diffusent dans l’atmosphère. Certains fabricants, soucieux de l’environnement, signalent si les colles sont d’origine naturelle et biodégradables (par exemple : latex naturel, résine d’arbre, cellulose, caséine de lait). Si aucune précision n’est apportée, il est fortement déconseillé d’acheter le meuble en question.
Il faut aussi se méfier des autres composants (PVC ou résines), et des laques et peintures qui recouvrent le meuble.
Savez-vous que… ? Certains meubles peuvent être composés de panneaux de bois sans formaldéhyde. Dans ce cas, ils portent la mention E-1. Cependant, il existe d’autres COV que le formaldéhyde…
Alors, que choisir ?
Vous pouvez alors vous orienter vers les matériaux naturels et inertes, comme le bois massif (issu de forêts gérées durablement, cela va sans dire) sans vernis ou peinture toxique. Le meuble en carton peut aussi être un choix judicieux, mais on veille à sa qualité (pas de carton recyclé) et aux produits qui le composent (revêtement, peinture).
Vous vous trouvez dans une optique de développement durable ou avez un petit budget ? Vous pouvez aussi penser à réutiliser des anciens meubles. (Pour les berceaux, attention : on veille à ce qu’ils répondent aux normes de sécurité !). Si les meubles sont composés en panneaux de particules, la majorité des COV aura sans doute déjà été relâchée dans l’air. Vous veillerez à peindre toutes les surfaces du meuble, même si elles sont cachées, pour limiter la propagation des COV. En revanche, les produits utilisés pour nettoyer ou remettre à neuf le meuble devront aussi être écologiques.
On choisit le linge de lit et les textiles avec précaution
On fait attention lorsqu’on se trouve face à certaines mentions. La propriété d’un textile « retardateur de flamme » est permise par des molécules taxées de porter atteinte au foie ou à la thyroïde, en plus d’être des perturbateurs endocriniens. « Sans repassage », « antitache », « hydrofuge » (comme le gore-tex) sont possibles par l’utilisation de composés perfluorés (PFC), comme les fibres téflon, qui sont des aussi perturbateurs endocriniens. Ils provoquent cancers, faiblesses immunitaires, ou perturbations du développement neurologique.
Il faut aussi éviter les coussins et les assises en mousses de polyuréthane qui jouent un rôle d’éponge à COV.
On privilégie donc les textiles en fibres naturelles issus de l’agriculture biologique. Une façon sûre que l’enfant ne grandira pas dans du coton traité aux pesticides… De plus, le coton biologique (sans traitement au chlore) fabrique des textiles plus doux. Idéal pour les vêtements comme pour le linge de lit…
Au niveau de la literie, le matelas lui-aussi peut être source de pollution de nos intérieurs. On le choisit en latex 100% naturel ou éco-certifié, c’est-à-dire portant les mentions Oekotex (sans substance nocive connue) et/ou Certipur (absence de COV).
On résume ?
Pour les matériaux (sols, peinture, etc.) : on regarde l’étiquette des COV. Et on choisit la plus faible émission possible (A+), en privilégiant les matériaux d’origine naturelle.
Pour les meubles : on privilégie les meubles en bois massif ou le carton. On veille à l’absence de nocivité des peintures, vernis et autres composants employés. On peut aussi réutiliser d’anciens meubles.
Pour les vêtements et le linge de lit : on s’oriente vers les textiles d’origine naturelle et issus de l’agriculture biologique. On fuit toutes les mentions de type « antitache », « hydrofuge », etc.
Pour le matelas : on favorise le latex 100% naturel ou certaines certifications (comme Oekotex ou Certipur).
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