Que faire dans votre jardin pendant le mois de juillet ou messidor – le 10ème mois du calendrier républicain commençant autour du 20 juin pour se terminer vers le 19 juillet (« Messis » signifiant moisson) ?
Juillet, c’est le temps de la détente et des vacancesMais revenons à nos jardins et vergers en juilletVoici le temps où il y a mieux à faire que jardiner… Quels semis dans le jardin potager en juillet ?L’oïdium et le jardin potagerJuillet, le mois pour savourer…Et les fleurs ?
En effet, c’est surtout en juillet que les blés et autres céréales se moissonnent…
Autrefois le travail était plus pénible car fait presque essentiellement à la main. Anecdote : lorsque j’étais enfant j’aidais à poser les liens au sol, ensuite les oncles y plaçaient les tiges en javelles puis un moissonneur les accrochait avec un outil spécial et les gerbes étaient ramassées et dressées en meules avant que se déroule le battage en septembre. Et quelle bonne odeur dans la campagne !
Si nous, les jeunes, aidions c’était surtout parce qu’il y avait la fête de la Saint Désiré avec ses manèges autour du 20 juillet. Et les oncles annonçaient « si les moissons sont terminées on vous mènera à la St Dé ! ». Et c’était avec le « break » tiré par le cheval qu’on s’y rendait, endimanchés ! On n’en a jamais manqué une…
La corvée pour moi, c’était le ramassage des épis laissés dans les chaumes pour les poules : le glanage. Je ressens encore les piqures des chaumes dans les trous des spartiates et… il faisait chaud, pas d’ombre dans les champs… et la cousine qui avançait plus vite que moi à glaner. Le tableau de Millet illustre bien cette scène.
Juillet, c’est le temps de la détente et des vacances
Autrefois, les vacances scolaires avaient lieu du 14 juillet au 1er octobre, mais pour les enfants de cultivateurs du 1er au 14 juillet l’école n’était plus obligatoire. Ils aidaient aux travaux des champs et à l’école les récréations étaient plus longues : on « montait » le bois du maître au grenier, on effeuillait le tilleul, assis sous les grands arbres qui ombrageaient la cour.
Mais revenons à nos jardins et vergers en juillet
La cueillette des cerises, des fraises et framboises, des groseilles et cassis est pratiquement terminée fin juin. Et cette année, avec les longues semaines de pluie(s), la pourriture s’est glissée dans les cerises fendues. Quel dommage !
La confiture de merises, groseilles (pour faire « prendre »), est si bonne. Et l’odeur quand elle cuit ! Et l’écume soulevée par l’écumoire et qui fige dans le bol !
Voici le temps où il y a mieux à faire que jardiner…
Après les grosses pluies de juin, on a vite fait d’oublier ce qui a du mal à pousser sans arrosage : l’eau, ne l’oublions pas, est un des « engrais » du jardin potager, peut-être le principal. Pour arroser, laisser tiédir l’eau dans les arrosoirs, les tuyaux étendus au soleil et surtout récupérer l’eau de pluie dans les tonnes. Une eau trop froide est néfaste sur les plantes. Toujours penser à arroser le pied et pas trop fort. Certains placent des bouteilles reversées au pied des tomates : bien penser à les remplir régulièrement !
Pour limiter l’évaporation au pied de vos plantes, il est également conseillé de pailler le sol…
Quels semis dans le jardin potager en juillet ?
Juillet est le dernier mois, dans nos régions, où l’on sème les haricots, les graines de mâche, où l’on repique les salades d’hiver (cornets d’Anjou, scarole, frisée…).
Mais quelles récoltes des derniers pois et mange-tout qui craignent la chaleur ! Quel délice les premiers haricots verts ou variété beurre dont la récolte a déjà commencé en juin et les premières pommes de terre grillées à la poêle. N’oublions pas les carottes pour les jardinières si parfumées qui regroupent tous ces légumes printaniers et qui récompensent le jardinier de son travail car, oui, il faut sarcler les rangs de légumes. Pour les tomates, ne dit-on pas qu’un sarclage vaut deux arrosages ? Je pense que pour les autres légumes aussi.
L’oïdium et le jardin potager
Pluies, grande chaleur, on voit (hélas) apparaître l’oïdium sur les plants de concombres, courgettes, courges, melons, etc. Heureusement, comme pour la vigne il existe un remède simple et bio : la bouillie bordelaise. Certains craignent son cuivre, mais autrefois les batteries de cuisine étaient… en cuivre et l’on craignait fort les ustensiles en aluminium et l’on parle de remplacer le premier par l’alu pour le sulfatage des vignes.
Les treilles portent déjà de superbes et nombreuses grappes mais quelles pousses ! Il faut couper ces pampres qui épuisent les ceps. Les tomates ne sont pas encore mûres, il faut continuer à couper les gourmands (à la base des branches) et les feuilles qui touchent terre, se salissant à l’arrosage (toujours au pied, jamais sur les feuilles) : la propagation des maladies est ainsi évitée.
Juillet, le mois pour savourer…
Les salades sont éclaircies : quel bonheur dans l’assiette avec le basilic. N’oublions pas les plantes aromatiques thym, persil, laurier, romarin.
Les papillons s’égaient sur les fleurs : regardez vos chardons bleus, ils s’y partagent le pollen avec les abeilles et les bourdons, ne les dérangez pas. Les sauterelles refont leur apparition dans les foins, mais où sont les fleurs d’antan ? Sainfoins, bleuets, lotiers… On ne les voit plus près des maisons car nos pelouses sont trop rasées !
Le soir, on entend toujours grenouilles et grillons. Les oiseaux sont occupés à la chasse aux insectes, à la nourriture des petits : on ne les entend plus guère. Les hirondelles se font rares, plus d’écuries où faire leurs nids… Le coucou ne se fait plus entendre depuis longtemps, quel dommage.
Et les fleurs ?
N’oublions pas les fleurs : les plantes en pot dépendent de nos soins. Veillez à retirer les fleurs et feuilles fanées, à y mettre un peu d’engrais. Continuer à surveiller les rosiers, couper les fleurs sèches (certains les laissent en pensant aux oiseaux qui, cet hiver apprécieront leurs fruits appelés cynorrhodons ou, plus communément, gratte-cul).
Les grandes marguerites, les valérianes, les campanules, les hémérocalles multicolores, les alstrœmères, les lupins (qui attirent les pucerons) font des bouquets colorés. Et dans les allées, les parterres, pensez simplement aux œillets d’Inde aux couleurs chaudes et qui résistent à la chaleur (même dans les cimetières), tout comme les géraniums. N’oublions pas l’arbre à soie : l’albizia (gare aux allergiques des abeilles) tout bourdonnant.
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