Vous avez installé un composteur dans votre jardin, mais quelles attentions apporter à votre compost ? Comment déterminer à quel moment il peut être utilisé dans votre jardin ?
En temps normal
Le compost se retourne une fois tous les mois ou tous les deux mois. En le retournant, il faut veiller à ce que les déchets du dessous passent sur le dessus du tas, afin que tous les éléments soient oxygénés. Entre chaque couche, on peut aussi saupoudrer un accélérateur de compost.
Savez-vous que… ? En milieu anaérobique (sans oxygène), la décomposition se fait moins rapidement. Par contre, les parasites et les maladies vont se développer, d’où l’intérêt d’oxygéner son compost.
Comment savoir quand le compost est prêt à l’emploi ?
Lorsque votre compost prend une allure de terreau, vous pouvez considérer qu’il est prêt à être utilisé dans votre jardin. Si on compte un délai moyen de 6 à 12 mois, tout dépend des déchets qui le composent. Il peut être de seulement 4 à 6 mois avec des déchets de tonte et des déchets de cuisine, et de 18 à 24 mois pour des déchets de taille (haie, arbuste, arbre, etc.).
Avant d’utiliser le compost, vous pouvez utiliser un tamis grossier afin de remettre dans le composteur les éléments mal décomposés.
Pour accélérer la décomposition de votre compost
Si vous souhaitez pouvoir profiter de votre engrais naturel au plus vite (pour les composteurs d’extérieur), vous devez retourner votre compost régulièrement. En effet, l’oxygène apporté va permettre d’accélérer la vitesse de décomposition, si bien qu’en faisant cette manipulation de février à avril, vous pourrez profiter du terreau obtenu durant l’année en cours.
Que choisir comme accélérateur de compost ?
Vous pouvez trouver en jardinerie des accélérateurs de compost biologiques. Mais vous pouvez aussi choisir d’ajouter certaines plantes à votre compost, comme l’ortie ou la consoude.
En revanche, si vous souhaitez démarrer un compost, il est intéressant d’incorporer un seau d’ancien compost, riche en micro-organismes.
Pour un compost trop sec
Si votre compost est trop sec, la dégradation ne pourra pas se faire correctement. N’oubliez pas que l’humidité est un facteur essentiel de dégradation des déchets organiques. Lorsque vous le retournez, profitez-en pour arroser de temps à autre (légèrement, à l’aide d’un arrosoir).
Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse en apportant trop d’eau : si le compost est mouillé, il va pourrir…
Pour un compost trop humide
Votre compost ne doit pas non plus baigner dans l’eau. Si vous constatez une trop grande humidité, ajouter un peu de paille ou des feuilles sèches avant de retourner votre compost pour éponger l’excès d’eau. Et bien sûr, ne l’arrosez plus pendant un moment !
Pour un compost qui sent mauvais
Quand on met son nez juste au-dessus du tas en décomposition, il est évident que cela ne sent pas les fleurs ou l’herbe coupée. Par contre, il est anormal que le compost dégage une mauvaise odeur lorsqu’on passe à proximité. Cet inconvénient peut être causé par un manque d’oxygénation ou par un excès de matières azotées. Les bactéries anaérobiques prolifèrent et causent ce désagrément.
La première chose à faire ? Retourner votre compost. La seconde ? Considérer le bilan carbone/azote et rectifier. Les déchets azotés (appelés aussi déchets verts) sont ceux provenant de la cuisine, de la tonte de gazon et des pousses vertes. Les déchets carbonés (déchets bruns) sont composés de déchets de taille, de feuilles mortes, de sciure, d’herbes sèches, etc.
Pour en prendre soin en hiver
En hiver, comme pour le jardin, la vie de votre compost se déroule au ralenti. Ne soyez donc pas alarmés si la dégradation est en dormance. Mais que faire si il gèle ? Vous attendez. Certains créent un isolant naturel en apportant une couche de feuilles mortes. Ils doivent dans ce cas veiller à ce que le compost ne se tasse pas trop.
Autres conseils : on ne retourne pas un compost en période hivernale, afin que les micro-organismes puissent se développer en son sein. Pour cela, on attend le printemps. Et on peut continuer à apporter les déchets de cuisine dans le composteur, même si la dégradation est lente.
Et quand il y a des larves…
On peut remarquer la présence de grosses larves dans le composteur d’extérieur. Très souvent, il s’agit de larves de cétoines dorées (Cetonia aurata). Vous les connaissez sûrement sous leur autre nom : le scarabée doré, à la carapace vert métallisé aux reflets dorés.
Que faire ? Absolument rien ! La larve de cétoine dorée est utile à la dégradation des déchets organiques. Et une fois devenue adulte, elle sera une alliée précieuse dans le processus de pollinisation. D’ailleurs, on rencontre souvent ces coléoptères au milieu des fleurs. Quoi qu’il en soit, ces insectes sont utiles à la vie du jardin, on en prend soin !
Savez-vous que… ? Bien souvent les larves blanc-gris de cétoines dorées sont confondues avec celles de hannetons (vers blancs) ou de noctuelles (vers gris). Ces deux espèces sont craintes des jardiniers car elles mangent les racines des plantes. Au contraire, la larve de cétoine dorée ne mange que des végétaux en décomposition. Vous pouvez donc garder les larves dans le compost que vous mettez au pied d’une plante sans crainte. A éviter néanmoins pour une plante d’intérieur, si vous ne voulez pas voir voler des scarabées dans la maison…
Comment différencier la larve de cétoine dorée de celle de hanneton quand on n’est pas biologiste ? Regardez la longueur des pattes : celles de cétoine sont très courtes. Au contraire chez le hanneton, les pattes sont plus longues que l’épaisseur de la larve.
Et si vous voyez non pas des larves, mais des vers ? On rappelle que les vers de terre sont utiles à la dégradation du compost (il s’agit même du principe de base du lombriposteur). Il est donc normal (et préférable) d’en trouver !
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